27 Juillet : Dresde – Metz

Alors là, ce fût un petit déj à la hauteur ! il y avait de tout, sauf de la confiture, dommage pour Mickey. Bon, le tarif était à la hauteur de la prestation et de la zone Euros, mais il va falloir s’y faire ; et pareil en ce qui concerne les passages en station service. Fini le 82 d’octane, mais finis aussi les pleins à 5 €. Au menu du jour, l’idée de se faire encore une nuit dans la nature, aux environs de Frankfurt où, avec un peu de chance, on pourrait trouver quelques saucisses, donc environ 400 km. Donc, cool, on s’embarque vers 9 h 30, sous un beau soleil.

Et ça commence mal. Une heure et demi de route, et devant nous, tout est arrêté. Les autoroutes allemandes sont parfaites, sauf que, de temps en temps, deux missiles s’entrechoquent et que, procédure bien teutonne, la circulation est totalement bloquée le temps de l’intervention des dépanneuses et des secours. Pour nous, ce fût une heure de stand-bye sous le cagnard, de quoi se prendre une bonne insolation.

Stoss

Et ça repart … les grosses berlines allemandes font parler la poudre. Sûr, il faut rattraper le temps perdu, non ? La voie de gauche nous devient interdite sous peine de « gêner ». Nous sommes aux aguets de l’évolution de la météo qui ne nous annonce rien de bon, une belle dépression arrive sur nous. Mais, notre bol légendaire ne nous quitte pas, le ciel se couvre mais notre trajectoire reste protégée de la pluie.

En ayant un peu monté le rythme, les km sont devenus moins pénibles pour Jo et moi sur les monos, mais Mickey peste de se voir tant doubler sur des autoroutes non limitées. Belle patience l’ami, je ne crois pas que j’aurai tenu à 100 km/h comme tu l’as fait pour nous accompagner. A 16 h 30, nous sommes à Francfort, qui devait être notre point de chute du soir. On se barbe sur ces autoroutes, mais on avance plus vite que prévu.

Alors 16 h 30 … il reste 240 km. Il risque de pleuvoir, et le camping en Allemagne, sous la pluie, ça ne nous inspire pas. Allez, basta, on se décide à rentrer en France. Mickey en profitera pour s’arrêter chez lui, juste après la frontière et nous rejoindra demain. Et c’est comme ça que nous arriverons en ordre dispersé, Joël et ma pomme le samedi à 19 h 30 et Mickey le dimanche après-midi. Nous nous rejoindrons tous les 4 à l’atelier du club pour un petit moment de rencontre sympa.

Les jeunes qui retrouvent les vieux…

Une petite fête en famille nous permettra de savourer le plaisir des retrouvailles, et d’une bonne table ! merci la frangine !

Alors, oui, le voyage est fini … un peu triste de fermer la page de ces derniers jours. Mais ce blog ne peut finir comme celà. Nous étions dans un journal de bord que j’écrivais pour vous, pour moi aussi. En structure, il y a eu des sections où je parlais du « commencement ». Il y aura forcément une forme de conclusion. Je vais avoir besoin de l’écrire. Mais là, il faut que le filtre du temps fasse son travail. « Laisser du temps au Temps ».

Merci l’artiste

26 juillet Zapsy – Dresde

Enfin une journée qui commence par un vrai petit déjeuner ! Et une route sympa dans la nature polonaise, sous les arbres. Par contre, on est toujours un peu décalés, le départ ne s’est fait qu’à 9 h 20. Mais, on progresse. 40 mn cool et cest le retour vers la voie rapde, puis l’autoroute. Nous n’avons pas vraiment le choix, c’est cela ou une semaine de plus. Au bout de 150 km, en sortant du ravitaillement, Jo ne nous rejoint pas immédiatement. Et pour cause… Il est en train de relever sa moto, pas simple, la bête est bien chargée. Nous le rejoignons pour l’aider. La bécane s’est vautrée alors qu’il l’enfourchait, béquille cassée.. Il est 11 h. A 11 h 10, nous trouvons un serrurier, visiblement équipé pour faire le travail, à 11 h 11, mickey lui a expliqué ce que lon attendait de lui, à 11 h 12 j’avais démonté la béquille, à 11 h 15 la béquille était resoudee, a 11 h 18 remontée… j’ai pris plus de temps pour ranger les outils. En plus, pas moyen de payer le travail… Motard, collegen! Vive les polonais.

Il manque qq chose…
L’atelier improbable
Rencontre d’un instant

Et ca repart pour le reste de la journée, soit au total 450 km qui nous déposent a Dresde. Vite un hôtel et une douche.. Il fait 32 degrés, c’est la canicule qui nous attend pour le reste du voyage. En périphérie de Dresde, un village, un resto où l’on sest gavé à la mode teutonne. Ce n’est pas encore la France, les patates rôties ne sont pas à la hauteur. Mais le dessert commence à ressembler à quelque chose. Bon, allez , je vais digérer…

25 juillet Bogzus – Zaspy

Réveillé par… les corbeaux ! à 5 h 45, j’étais déjà en retard pour voir le soleil se lever, je n’ai pas encore récupéré du décalage horaire. Mais la quiétude de ce bord de lac polonais était bien agréable. Réveillé avant les amis, j’ai eu le temps de mettre au point ma technique de repliage de la tente, je suis au point pour le prochain voyage !

Trop tard pour le levé de soleil

Petit déjeuner, café, causeries, remballage des affaires, ce n’est qu’à 9 h 30 que nous prenons la route. Il fait déjà bien chaud. Nous essayons d’éviter la grande route et l’autoroute pour les premiers km. A 12 h 30, nous n’avons parcouru que 180 km. Un joli coin au bord d’une belle rivière, une terrasse, « quoi ? Ils font du poisson ?  » vous devinez la suite.

Il va falloir contourner Varsovie si nous ne voulons pas y pénétrer. La visite sera pour une autre fois, personne n’a envie de s’engluer dans le trafic de la ville. Nous choisissons une variante Nord, à 40 km de la ville. Malgré cette stratégie, nous nous retrouvons, après une zone de travaux, à retrouver un périphérique éloigné mais sur lequel la circulation n’a rien à envier à celle des périphériques italiens à la packman. Nous nous trainons à 100-110 max au milieu d’un flot dense qui circule bien plus vite. La tentation est forte d’ouvrir en grand pour en sortir mais la température est bien là et les gromonos c’est sympas, mais ça n’aiment pas les régimes trop soutenus quand il fait aussi chaud. Les « vieilles » ont tenu plus de 20.000 km, ce serait stupide de tout casser si proches du bercail. Alors, on prend son mal en patience…

Nous finirons par revenir sur le réseau secondaire pour retrouver un peu de paysage et de découverte. Mais, même si l’ambiance est moins tendue, on se retrouve à nouveau à des moyennes qui vont finir par rendre la traversée de la Pologne aussi longue que la Russie…

Nous finissons au détour de ces petites routes par trouver… devinez quoi ? Un lac ! Et, coup de chance, un hôtel sympa et pas cher. Je commande une salade, une escalope de poulet avec des frites… et je me retrouve avec.. du choux, des patates à l’eau et un morceau de poulet reconstitué. Vous savez quoi ? Ben, c’était bon. La Mongolie, ça aide à la tolérance.

Sacrés noms de bleds polonais

24 Juillet Utena – Boguzse

Notre hôtel était tellement sympa, au milieu d’un haras, et le soleil sur la terrasse tellement agréable que nous ne nous sommes mis en route que verd 10 h. Nous avions encore une heure de décalage horaire.

La route est bucolique, pas passionnante pour la conduite, mais tranquille. Mickey ouvre, avec le souci du respect des limites de vitesse, son dernier passage dans le coin lui a valu ses aventures de la veille à la frontière.

Nous avançons avec comme direction générale Varsovie, sans pour autant en faire un absolu. La nature a perdu son grand N et les cigognes ont remplacés les aigles… La crise du logement chez ces oiseaux ici qui sont jusqu’à 5 dans le même nid, ou alors il y a beaucoup de Tanguy dans l’espèce. Un arrêt en bord de route pour casser une croûte… Saucisse lituanienne, bof.

Et, en une encablure (de gaz), c’est le passage de la douane qui, a son allure, a dû connaître ses heures de gloire. Passer une frontière à 60 km/h, ça enlève du charme au voyage, mais ca fait gagner du temps. Tiens, ca y est, nous sommes dans le même fuseau horaire que la France. Ça sent doucement l’écurie, mais le soleil est là. Si ce n’est plus l’aventure, c’est encore au moins les vacances.

Les routes principales sont parfaites, presque trop alors, on en sort de temps en temps, pour trouver un peu le plaisir de faire de la moto, comme si on en avait pas assez fait depuis deux mois.

On en a marre des hôtels, motels miteux, la zone euro a eu ses effets sur les tarifs, on installe les tentes après quelques courses (en zloty) au bled. Et une belle soirée à faire les cons dans les environs.

Belle étoile ou pas, la tente est prête
Du côté où le soleil se couche
En sachant qu’il se relève !

23 juillet Sebezh – Utena

Ouf, le jour se lève et la pluie, incessante hier soir, s’est enfin enfin arrêtée. Même si le ciel est encore bien gris, nous allons peut-être pouvoir sécher un peu nos affaires encore humides de la veille. Quel plaisir de rentrer dans des combines, des gants, un casque, humides au petit matin ! Mais de rouler à 90 km/h, ça sèche bien les fringues… même si ça caille, on s’y fait. La prochaine moto, j’installe la clim et un séchoir à linge. Le tronçon de route secondaire qui nous ramène vers la principale est chouette malgré la grisaille, ça devrait être superbe avec un rayon de soleil. Nous arrivons rapidement sur cette principale et sur le poste frontière. Nous avons fait le check des paperasses à présenter à la douane et nous sommes confiants. Un jour, je compterai le nombre de passage de frontières franchies … Donc, nous nous installons dans la file d’attente qui compte 5 véhicules devant nous. Les poids lourds, comme à l’habitude, sont en attente sur des kilomètres avant le poste.

La sortie, comme l’entrée en territoire russe sont bien organisées. Il suffit de se caler dans la file et d’attendre que la barrière s’ouvre. Le policier qui gère la barrière ne fait rentrer les véhicules qu’au compte goutte. Cinq gouttes à la fois. Il a d’abord contrôler rapidement tes papiers, juste pour s’assurer que tu les aies et il t’a filé un « ticket » qui va t’accompagner dans toute ta démarche. Pour sortir de Russie, tu auras également un formulaire à remplir, dans lequel tu devras préciser un tas de détails, du genre du nombre de cigarettes, de litres d’essence, de kg de stupéfiants et autres trucs que tu comptes exporter… Souvent les initiés qui dont derrière toi te donnent un coup de main, d’abord parce qu’ils sont sympas, mais aussi parce que tu es devant eux et que, si ça coince pour toi, et ben, ça va les ralentir…

Pour nous, la barrière s’est ouverte au bout d’une bonne heure. Une heure pour passer les 5 véhicules qui nous précèdaient, car il n’est pas question d’encombrer la douane elle-même. Logiquement donc, après l’ouverture de la barrière, tu en as pour une heure … pour franchir la douane Russe ! Après, il faudra rentrer en Lettonie cette fois. Là, selon l’humeur du policier et du douanier, ça peut être variable. Pour nous, pas de bol, plusieurs routiers, qui ne faisaient pas partie des 5 gouttes, se sont intercallés au guichet… une bonne demie-heure de plus à poireauter devant le guichet, en se gardant bien de faire preuve d’impatience. Cette fois, une première, le douanier letton a même contrôlé les numéros de série de la moto et passé quelques instants à vérifier avec une torche, la plaque d’immatriculation qui semblait l’intriguer. Rien compris. Bilan 3 h 30. Mais, ce n’était que pour Jo et ma pomme… Mickey, qui était passé 9 années plus tôt en Lettonie, y avait laissé une ardoise… pv d’excès de vitesse qu’il n’avait jamais pu régler depuis la France. Une demie heure de rab, et 100 € de plus en moins.

La file interminable des poids lourds

Le ciel se couvre, les combinaisons abandonnées le temps de franchir la frontière, à peine sèche, vont resservir… les 100 km suivants vont se faire à nouveau sous une pluie battante. Juste le temps de traverser la Lettonie, dont nous verrons du fait, pas grand chose, si ce n’est à un instant d’accalmie, la verdure vert kawa, avis aux initiés.

Un instant de répit en Lettonie

Et, surprise, nous entrons en Lituanie, sans presque nous en apercevoir. Ça, c’est plus cool qu’une douane traditionnelle ! Immédiatement, le contraste s’impose. Les villes sont hyper organisées, soignées, « suisses » dirais je. Choc. Jolies, mais … suisses.

Ne dirait on pas les bords d’un lac suisse ?
Là, c’est clair, il n’y a, non pas un lieux où il est interdit de fumer, mais bien un seul endroit, sur cette place publique, où l’on peut fumer…

Mais bon, il va falloir s’y faire… le retour dans un monde aseptisé s’annonce. Il a aussi du bon … l’hôtel est bien sympa, bien plus cher (3 fois ), mais bien plus beau, propre, confortable, chaud, accueillant, … et on peut MANGER à proximité. lol. Pour l’instant, je prends.

Suisse vous dis je !
La terrasse

22 juillet Rhezd-Sebezh

Après notre nuit dans cet hôtel de la providence trouvé en dernière limite la veille, un super ciel bleu nous attendait. Au programme, nous avions inscrit une étape de 360 km qui devait nous poser à une encablure de la frontière de la Lettonie. Sur le réseau principal russe, l’état des routes est parfait et, en se permettant 500 T/mn de plus, les kilomètres défilent. Il faut bien cela, car même si le paysage de forêt est joli, le moins que lon puisse dire est qu’il n’est guère varié. L’esprit s’échappe déjà sur d’autres projets. Seul intermède à la routine des kilomètres, les nombreux véhicules arrêtés en bordure de chaussée attirent l’attention. Des stocks de girolles sont entassés dans des paniers sur les capots des voitures, à vendre à la circulation soutenue sur cet axe. Plus spectaculaires, et plus révoltant, nous verrons également beaucoup d’animaux naturalisés à vendre, allant du lynx à l’ourson. Visiblement, cette forêt regorge d’animaux. Ce qu’on en voit depuis la route est étonnamment bien entretenu. Une bande d’une centaine de mètres est déboisée des plus gros arbres, de nombreux boulots et buissons y ayant trouvé une place de choix. La pluviomètrie semble avoir été abondante, depuis longtemps, dans certains points bas, de nombreuses zones de forêt immergée aux troncs morts et dénudés le laisse deviner.

Les seuls autres événements de cet axe sont les stations services où l’on peut trouver de quoi se restaurer et éventuellement dormir.

Une station parmi d’autres
Et le charmant hotel qui l’accompagne

En remontant vers l’ouest, la forêt s’éloigne, la terre devient sable, les pins prennent le pas sur les conifères. C’est dans un des nombreux cafés de bord de route que nous ferons notre pause repas, en nous régalant de belles brochettes, bienvenues

L’arrière cours du café : la forêt
Ça claque !

C’est immédiatement en sortant de cette sympathique étape que nous allions prendre une pluie du tonnerre de dieu pendant les 120 km qui nous séparaient de notre objectif. Une belle occasion de vérifier que nos équipements n’étaient pas vraiment à la hauteur de la pluie russe qui a même mis en difficulté la Yam qui depuis le début de l’aventure, n’aime pas l’eau. Ca tombe bien, nous non plus. Mais il a bien fallut avancer…

Si le réseau principal est parfait en Russie, c’est loin d’être le cas du réseau secondaire. Les 60 derniers kilomètres qui devaient nous permettre de nous enfoncer dans la forêt pour regagner le lac de Sebehz nous l’ont bien démontré.

L’arrivée à l’étape a été décevante, l’hôtel objectif était complet. Une solution de dépannage nous a été gentiment proposée et nous sommes au sec, pas vraiment au confort, mais au sec. Bon, je m’emballe dans les couvrantes, ca pelle. Le resto qui devait ouvrir à 20 h n’a pas ouvert J’ai les crocs, vivement le petit déjeuner !

Joli, mais rien à croquer !

21 juillet Moscou – Rzhev

Une journée des « secondes balles ». Tout a fini par s’arranger, mais ce fût une journée agitée. Départ à 10 h de l’appartement où nous finissions par prendre goût au luxe et où nous avions nos petites habitudes. Un chouette petit commerce de proximité en face, du genre « classe » et où les pâtisseries et le café du matin étaient bien agréables, notre bar attitré où les serveuses commençaient à me comprendre. https://g.co/kgs/HdvvyJ

Nous devons récupérer nos motos à midi, à la gare que nous avions repérée la veille, pas envie de se louper sur ce coup. Notre logeuse nous appelle un taxi qui doit arriver très rapidement. Sur le trottoir nous attendons 20 mn, sans le voir arriver. Au moment où Jo hele un autre taxi, je me rends compte que j’ai laissé tous mes papiers dans la chambre… Ouf ! Vite récupérés. Un second taxi nous amène à bon port. Heureusement que le premier n’était pas au rendez-vous, j’aurai été bon pour re traverser la ville.

Arrivés à la gare, au bureau d’accueil, ces 3 motos françaises, arrivées d’Irkoutz ne semblent pas signifier quelques choses à la réceptionniste. Tout cela semble mal barré… Notre interprète-négociateur russe, en l’occurrence Jo, qui est le seul de nous trois à pouvoir aligner quelques mots est en pleine action. Au total, il parvient à décoincer le cerbère de la réception qui finit par appeler notre transitaire. Gagné, il viendra débrouiller la situation 30 mn plus tard. Encore quelques longues minutes d’attente et de crainte, et la première sortie du hangar est.. la yam de Jo, il l’a bien méritée.

Soyons zen…
Un bout de carenage rouge ! Yes, la Yam

Et là, bien emballée, ma petite vieille !

Un sacré boulot d’emballage.
Et de déballage !

Pires que des gamins le soir de Noël, nous explosons les emballages pour retrouver nos jouets. Les motos et l’ensemble des bagages sont impeccables, nous sommes soulagés, mais il faut bien sûr remettre un peu d’ordre dans les bagages et recharger.

Bref, nous ne prenons la route qu’à 15 h, direction Ouest, ça change, encore faudra t’il se sortir du périphérique de Moscou. Les kilomètres défilent sur l’autoroute, puis une route nationale qui nous mènent à Rzhev, bourg d’une dizaine de milliers d’habitants. Nous jouons à cache-cache avec la pluie que l’on pressent bien « russe ». A Rzhev, nous devrions trouver de quoi nous loger, non ?

Et bien, ca n’a pas été simple… En slalomant entre les marres d’eau qui ont envahi les rues et qui méritent le détour, nous passons d’un échec à l’autre. Non pas parce les hôtels sont pleins, mais grâce à la parfaite mauvaise volonté des gérants de ces hôtels. Une guest-house dont la « tenancière » nous aboie qu’il n’y a pas de place, (nous comprenons que nos motos ne l’ont pas vraiment charmée), puis de deux rombieres d’un hôtel, libre également, mais qui nous réclament un papier d’enregistrement auprès des autorités. Notre entrée en Russie est antérieure à une semaine, et devrions avoir obtenu ce papier dans l’hôtel précédent. Rien n’y fera, même notre « menace » d’installer les tentes dans le jardin de l’hôtel. Les deux rombieres sont de vraies fossiles du système archaïque qui préside au tourisme en Russie et nous laissent devant la porte à la tombée du jour. Nous cherchons alors une auberge de jeunesse au fond d’une banlieue pourrie, nouvel échec. En désespoir de cause, nous reviendrons vers un hôtel stalinien que les passants nous ont déconseillé. Cette affaire de papier d’enregistrement manquant nous interroge et cet hôtel, a priori pourri, sera peut-être moins exigeant.

Gagné, l’hôtel est correct, vieillot et mal mis en valeur, mais son personnel pléthorique est accueillant et sympathique. Nous compterons plus d’employés que de clients… Pas stressés! Nous nous empressons de payer la chambre et de décharger les motos, sans évoquer clairement cette affaire d’enregistrement. Gagné, on est au sec. La seconde bonne nouvelle sera celle d’un restaurant correct attenant à l’hôtel. Et la troisième, que l’hôtel nous délivrera lui-même ce papier d’enregistrement manquant. La Russie n’est pas encore prête pour le tourisme de masse, du moins pas partout. Heureusement, il y existe des gens sympas.

19 et 20 Juillet Moscou II

Je craignais un peu l’attente des motos à Moscou. Au total 6 jours à ne pas rouler, cela pouvait paraître long après le rythme de voyage que nous avons suivi, chaque jour un autre port. C’était sans compter sur la magie de cette ville, bluffante dans bien des domaines. Au total, même en y marchant en moyenne 15 km par jour, ce qui pour moi est rare, nous n’aurons vu qu’une faible partie de la ville. Les bâtiments, la dimension et la qualité des espaces publics, l’ambiance dans les rues, la multitude d’endroits sympas où se poser sont autant de raisons d’être bluffés par cette ville.

Pendant cette quasi semaine, chacun a repris son rythme personnel, visité ce qui l’intéressait le plus, et s’est reposé. Je crois que, même si cette halte a quelque peu cassé le rythme, elle a été bénéfique pour tous. Je sais aussi que je reviendrai dans cette ville.

La période estivale ne doit pas y être étrangère, elle était envahie de monde, au point de nous dissuader de visiter le musée du Kremlin. Ce qui m’a le plus irrité était ces hordes de touristes de tous poils passant leur temps à se mirer, en forçant le sourire et se contorsionner pour mettre en arrière plan tel ou tel paysage… Une telle densité de narcisses ne se trouve pas partout et mériterait une étude sociologique dont je pressens déjà les conclusions.

Je ne parviens pas à ordonner mes souvenirs de ces quelques jours tellement ils ont été denses. Je vais simplement illustrer ces quelques lignes des images que j’ai saisies au fil des balades.

Ah, si, un peu de factuel : les motos sont arrivées ce matin et nous devrions les récupérer demain 21 juillet vers midi. Ce ne fût d’ailleurs pas évident de repérer le point… Lat. 55:46.62048 Long. 37:39.79820

16 au 18 Juillet : Moscou

Une des 1000 et quelques églises de Moscou

Si la diversité des situations vécues constitue pour moi l’essence de l’aventure, je suis servi. Passer d’un bivouac à la belle étoile en Mongolie à l’effervescence d’une ville comme Moscou, en passant par une nuit mémorable dans une »cabane » pourrie au bord d’un lac inconnu de Russie en 4 jours, tout ça n’est pas banal. Depuis lundi 15, nous sommes donc à Moscou.

Moscou? Je n’avais pas vraiment d’image en tête avant d’y arriver. Si, peut-être celles la place Rouge et du Kremlin, comme beaucoup. Les défilés de troupes et d’engins sous les tribunes des officiels du PC de l’URSS de ma jeunesse .. Oui..

Alors, ce fût une vraie découverte. Au delà du Kremlin qui témoigne de l’histoire de la ville et des nombreux bâtiments de style stalinien qui s’imposent à première vue, des églises orthodoxes, de constructions des années 90, d’autres plus modernes, c’est surtout la mixité de ces différents types d’architectures et leur coexistence dans les mêmes quartiers, les mêmes rues qui est caractéristique. On voit de tout, partout, sans réelle harmonie de style.

Une église de style byzantin, un bâtiment des années 70
Le pont flottant et St Basile
Un parc urbain superbe endroit de nature et de culture

Mélange des genres
Le haut lieu du commerce à 100 m de la place Rouge
Moscou new wawe
Un arc de triomphe triomphant
A deux pas du musée de l’aéronautique

S’il est bien un lieu dans lequel on ne s’attend pas à faire du tourisme, en France, c’est bien le métro. Ne pas visiter le métro de Moscou serait dommage. Fiertés de la ville, certaines station sont vraiment des beaux témoignages du savoir-faire russe. A des profondeurs étonnantes, on y observe des œuvres d’art étonnantes.

Un vitrail du métro
Un autre

Si l’architecture est un patchwork absolu, la population, elle, est d’une étonnante unité. Je n’ai rencontré aucune personne qui ne m’ait semblée ne pas être d’être d’origine européenne, à part ces incontournables touristes, chinois essentiellement bien sûr. Pas un seul africain, par exemple, qu’il soit du Nord, Sud, ou du milieu du continent. Ici, les peaux sont blanches, que blanches.

Les filles, elles, sont belles, pour la majorité. Grandes, blondes pour la plupart, souvent élégantes. Mais, l’uniformité des couleurs de peau n’est pas source de richesse et en y repensant, je préférais les filles de Mongolie … Mais vous n’aurez pas de photo, ça ne se fait pas 😂.

15 Juillet Irkoutz – Moscou

Événement assez rare depuis les Balkans, il pleut ce matin au réveil. Bon, d’accord, ce ne sont pas les grandes eaux et nous ne ferons pas non plus de moto aujourd’hui. Et oui, nous entamons aujourd’hui notre cure de désintoxication. Bon, le traitement est bien adapté pour ne pas créer de manque, le programme de substitution est chargé.

Première activité : se rendre à l’aéroport et s’enregistrer pour le vol.

Facile ! En France, avec un PC, en maîtrisant la langue, pas de souci. Dans notre cas, ça l’est déjà un peu moins. On a bien réussi à dégoter le bon vol, le bon intermédiaire web, on a bien payé par CB, mais on a pas de billet et on a pas fait de check bien sûr, une seule copie d’écran. Donc dès 8 h 45, nous grimpons dans un taxi qui nous mène à l’aéroport. Une traversée de la ville et de sa banlieue nous fait remarquer que cette ville de 600.000 hbts est en plein essor. Sur place, hélas, même les employés du guichet d’information ne parlent que le russe. Bref, on observe, on essaie de comprendre, et.. on se colle dans une file de la compagnie Air Oural. Là, ça cause un peu mieux le « paquerusse », et surtout, les employés sont très coopérants. Avec cette copie d’écran et surtout beaucoup de bonne volonté, nous finissons par pouvoir embarquer. Et c’est parti, à l’heure et pour 6 h, dans un Airbus 321 (source Denis F).

Seconde activité : trouver de quoi se loger

30 minutes avant l’heure prévue, nous sommes à Moscou. Nous embarquons directement dans le train destination centre ville, à 60 km. Il reste une petite heure de transport pour trouver un point de chute au centre. Mission accomplie par Jo, spécialiste confirmé. Petite prise de tête avec les taximen non officiels, qui vous agressent dès la sortie du train (et vous proposent des tarifs triples) et nous débarquons dans l’appartement qui sera le nôtre en attendant les motos.